Critique T2 Trainspotting 2 et master class avec Danny Boyle

Synopsis
Vingt années ont passé, Spud, Renton, Begbie et Sick Boy se sont perdus de vue. La vie allant, les circonstances les amène à se revoir...

Critique
Bon sang! Par où commencer! Une suite d'un  film qui arrive vingt ans plus tard, ce n'est franchement pas courant! Je vous avoue que j'avais un peu peur qu'après toutes ces années, on retrouve un peu des papys qui ont du mal à suivre. Et bien, c'est tout le contraire! A peine commencer, T2 ne nous laisse pas le temps de réfléchir que les événements s'enchaînent. L'humour noir britannique est savoureux grâce à des personnages tous aussi barrés les uns que les autres mais aussi des petites remarques sur les choses du quotidien qui ne tournent pas rond dans notre société. On les retrouve plus ou moins changés avec des situations toujours aussi bordéliques. On retrouve bien l'esprit de Trainspotting dans sa pure lignée.

Danny Boyle nous offre des plans aussi dingue qu'improbable plongeant ainsi le spectateur dans son trip psychédélique. Il a l'art de rendre les personnages attachants tous autant qu'ils sont grâce à une construction efficace. Que ce soit Spud, Renton, Begbie ou Sick Boy, chacun a son histoire. Chacun a son expérience vingt ans plus tard. Un bilan qui s'impose de lui même passé la quarantaine.
Et dans tout ce joyeux bordel qui s'orchestre sous vos yeux, sorti de nul part, Boyle nous pond une critique de la société aussi violente que criante de vérité dans un monologue de quelques minutes qui file à toutes vitesses grâce à Ewan McGregor plus en forme que jamais. Les années sont peut être passées, le sens de l'analyse n'en n'est pas moins perspicace et brutale. Une critique cinglante sur la société actuelle avec tout qui va de travers.

Passé ce moment bref moment de réflexion, on repart dans ce joyeux bordel dans un final à la hauteur des personnages même de Trainspotting. Et il n'en n'aurait pas pu être autrement. Ajoutez à tout ça une bande-son parfaite!

T2 est la digne suite de Trainspotting tout simplement. Attention, il est vivement recommandé d'avoir vu le premier pour comprendre et du coup saisir toutes les nuances qu'offre le film. Et c'est d'ailleurs là le seul reproche que j'aurais à faire.

17/20


J'ai eu le plaisir d'assister à une master classe avec Danny Boyle, très sympathique et définitivement passionné parce qu'il fait.

Celui-ci nous a parlé du titre même de Trainspotting  qui devez s'appelait à la base "The List Unfamiliar". Les studios voulez du Trainspotting... Compromis oblige, Boyle accepte de l'appeler T2 Trainspotting. Sachez que le T2 était un énorme clin d'oeil à Terminator 2 pour l'embêter (Oui Danny Boyle est un troll en fait). D'ailleurs quelqu'un sur le net a fait un mash-up recommandé par Boyle.

Boyle souhaitait faire une suite parce que ça lui venait naturellement et non pour des raisons commerciales. Dix ans plus tard, ils se sont retrouvés avec Irvine Welsh pour une suite mais cela ne collait pas. Encore dix ans plus tard, soit vingt ans après le premier Trainspotting, de nouveaux thèmes sont abordés par rapport à la société. Les personnages même de la génération punk ont évolué et il est lui donc apparu plus évident de faire une suite.

Iggy pop grand fan de Trainstpotting a lu les livres de Irvine Welsh, était d’emblée partant pour travailler sur T2. Il est un fil conducteur entre Trainspotting et T2 faisant passé ainsi un second message au spectateur. C'est un repère pour le personnage principale.

Anecdote: Ewan McGregore et Boyle en ne se sont pas parlés pendant des années à cause de La Plage. Boyle avait laissé espéré à McGregore qu'il aurait la place dans le film alors que DiCaprio était déjà retenu. Les années ont passés. Ils ont même pris le même avion par hasard ensemble mais aucun n'a osé salué l'un ou l'autre par réserve britannique... Maintenant, les deux hommes sont réconciliés... Et quelque part c'est T2 est un peu la biographie des deux comparses.

Les acteurs eux même ont apporté leur expérience personnel pour construire leur personnage. Pour Boyle, les hommes gèrent bien moins le temps qui passe contrairement aux femmes. Le temps est une boucle et ce n'est quelque chose dont s'aperçoit qu'avec l'âge.
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