Club 300- Critique Désigné Coupable

Synopsis
Mohamedou Ould Slahi est un mauritanien appréhendé par son pays et livré aux Etats-Unis. Il est transféré au centre de détention de Guantánamo... Il est sur le point d'être jugé sans la moindre preuve. Ce qui n'est pas vraiment du goût de l'avocate Nancy Hollander.

Critique
Ce film n'est pas inspiré d'une histoire vraie, c'est une histoire vraie. Le réalisateur Kevin Macdonald nous plonge au plus proche du protagoniste principal. Comme lui, on ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe et on réalise au fur et à mesure l'horreur de sa situation. On ne verse pas pour autant ici dans le cliché autant côté américain que prisonnier. On sent une volonté permanente de rester le plus impartial possible et de s'en tenir aux faits, rien qu'aux faits. Et cela se ressent tout le long du film, on aimerait même parfois que tout ceci ne soit qu'une fiction tant ce qu'a subit le pauvre Mohamedou est horrible. Ce dernier est interprété par Tahar Rahim qui arrive à rendre son personnage complexe particulièrement touchant en apportant une nuance et une finesse à l'écran qui permet de rendre le tout encore plus crédible. On vit avec le personnage principal son calvaire à Guantánamo assis confortablement dans son fauteuil du cinéma. La tension et le malaise n'en sont pas moins palpables.

En parallèle, on a le duo d'avocates Nancy Hollander et Teri Duncan interprétées respectivement par une Jodie Foster magistrale et Shailene Woodley juste dans son rôle. Représentant chacune respectivement l'ancienne et la nouvelle génération. Elles font face au procureur militaire Stuart Couch interprété par Benedict Cumberbatch toujours aussi doué à l'écran.
Ces personnages permettent de faire ressentir aux spectateurs les différentes positions des américains à l'époque après les attentats du 11 Septembre. Ce qui permet de mettre en exergue les dilemmes moraux et de placer les spectateur au cœur de ceux-ci. Est-il coupable? Si oui, doit il être jugé comme n'importe qui? Mérite-il d'être torturé? Là où certains ont choisi pour une justice aveugle, une vengeance contre des suspects sans preuve, d'autres se battent pour l'équité, le droit à la défense et finalement la vérité. 

Désigné Coupable est le genre de film que l'on voit et dont on sort grandi. Devant l'horreur de la réalité, on a un Mohamedou Ould Slahi touchant qui ne garde pas rancune rappelant Nelson Mandela ou Mahatma Gandhi. Une véritable leçon de vie.


18/20

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